Sommaire :
🖤 Comment un message en MP sur substack m’a fait basculer dans une faille spatio-temporelle de 30 ans
🖤 Comment se poser trop de questions sur son avenir et celui de ses enfants tue les réponses dans l’œuf
🖤 Comment je me vois, finalement dans 30 ans
🖤 Comment on m’a encore traitée de « psy des marques » et besoin de votre aide!
« Tu te vois où dans 30 ans? »
Pour moi qui n’arrive même pas à me projeter dans 2 jours - et qui érige cela au rang d’art - voilà un sujet qui m’angoisse au plus haut point.
C’est pourtant la question épineuse à laquelle j’ai dû m’attaquer cet été.
J’ai été contactée par Pauline de Zeeuw, l’autrice de la newsletter Money Feelings. Elle voulait interroger des personnalités créatives sur leurs aspirations pour leur retraite (!!!). Merci encore Pauline d’avoir pensé à moi (et allez jeter un œil à sa newsletter, c’est une pépite si comme pour moi, le sujet de l’argent vous brûle les doigts la langue).
En voyant son message, j’ai d’abord été prise de panique (on n’y verrait pas un léger schéma? 😅) :
À mon compte presque l’entièreté de ma vie d’adulte, j’ai peu cotisé à la retraite. Jusque là je me disais: « YOLO, y’aura pas de retraite ‘t’façons, j’ai 30 ans, on s’en f.. ».
J’ai chanté tout l’été et n’ai donc rien mis de côté.
Après 15 ans de canicule, je peux vous dire que « winter is definitely coming » 😅.
Et puis, j’ai eu 40 ans (41 ans depuis cet été) et tout a changé. Avec 3 enfants, c’est un sujet qui me taraude depuis quelques temps.
Qu’allons nous leur laisser?
Accéder à la propriété dans un monde qui part à vaux-l’eau (même si je suis convaincue que l’amour va sauver le monde, il y a des jours où s’y accrocher est plus dur que d’autres), s’octroyer un lopin de terre est-il judicieux? Acheter signifie-t-il renoncer à sa liberté? Doit-on dès aujourd’hui préparer un héritage pour nos enfants? Quid de laisser une trace matérielle sur cette terre, est-ce écologique? Y aura-t-il encore un monde pour y poser nos valises?
Je digresse, mais vous voyez le topo : assaillie de questionnements dès que je me penche sur le sujet de notre avenir, celui de nos enfants ainsi que sur celui de l’argent, je me met automatiquement en mode autruche.
Me, quand on me parle d’argent ou d’avenir, be like :
Pauline et son interrogation, sans le savoir, arrivaient donc à point nommé.
L’exercice consistait à exprimer notre vision de notre retraite à l’aide d’un moodboard.
Une pratique que je connais bien, puisque je l’utilise quotidiennement pour les marques que j’accompagne lorsque je définis un univers* ou une direction artistique photo, mais aussi dans la vie de tous les jours (je suis une adepte des vision boards quand arrive la nouvelle année).
Réaliser un moodboard pour donner la couleur et le ton de mon année par exemple est un formidable outil. Il permet de lister mes envies, de les formuler et de les visualiser d’un seul coup d’œil. D’avoir une vision globale de ce que je souhaite accomplir dans l’année à venir, et de faire le point sur l’année écoulée. Quand je manque d’énergie ou d’inspiration je consulte mon vision board et je prends souvent des décisions cruciales pour les jours, semaines, mois à venir.
Avoir une vision claire permet de déployer une stratégie concrète (c’est d’ailleurs un des piliers fondamentaux de ma méthode pour transformer une marque en Love Brand et donc un bon moyen de me projeter dans 30 ans!).
Voici une partie de ceux que j’avais réalisés en janvier 2023 et janvier 2024.
Si le sujet vous intéresse je pourrais les détailler dans une prochaine édition et vous décrire le processus qui se cache derrière.
J’ai donc tenté de faire un bond de 30 ans dans le futur. Je ne voulais m’imposer aucune limite. Tant qu’à faire autant rêver grand. J’ai passé des heures sur Pinterest à chercher la maison parfaite, à la déco et à la vue rêvée. Dans mon scénario, je porte des tenues de créateurs dignes d’Iris Apfel. J’habite au bord de la mer, mais je possède un pied à terre à Paris et New-York. Ma carrière brillante (évidemment) d’experte en stratégie et Love Brands m’emmène aux quatre coins du monde enseigner dans de prestigieuses écoles. Je donne des conférences, je suis en train d’écrire mon 3e roman. J’ai le temps de faire de la peinture, j’ai d’ailleurs un atelier au fond de mon jardin (oui j’ai une maison en Grèce avec un grand terrain verdoyant et des orangers - what else). Nos enfants sont heureux, indépendants et nomades, mais nous nous retrouvons souvent en famille à l’ombre des arbres pour des déjeuners à rallonge. Enfin, nous filons avec mon mari le parfait amour, chacun investis de nos passions respectives, heureux de nous retrouver.
Je pense que nous sommes nombreuses à nous imaginer vivre un simili de cette utopie.
Voici donc ma première version de ce vision board de ma retraite :
Et puis la vie est venue me rattraper. Nos vacances estivales ont été un rollercoaster d’émotions, et j’ai un peu oublié cette histoire de retraite.
C’est en arrivant à Cadaquès, destination qui concluait notre périple aoûtien, que l’évidence m’est apparue, alors que nous randonnions en famille sur les hauteurs d’une calanque. Tout ce que j’avais imaginé était bien beau, idyllique même. Mais finalement, si je ne devais retenir que l’essence de tout cela, ce qui, peu importe les aléas de la vie, me comblerait quoiqu’il arrive. Est-ce que finalement ce ne serait pas juste ça :
La mer, un (bon) livre, et l’amour. (J’ai quand même rajouté la maison sur la colline, vue mer, on ne se refait pas ;-)
C’est comme cela que je me vois dans 30 ans, et comme cela que je veux passer le reste de ma vie. Je vais donc m’atteler à semer des petites graines pour atteindre mon petit paradis!
Et vous? Vous serez où dans 30 ans?
* Pour une marque, l’enjeu d’un univers posé grâce à un moodboard est grand. Il permet à sa cible de la situer visuellement et de partager avec elle des références communes. Par exemple une marque n’attire pas le même public, ni ne s’exprime de la même manière quand elle a pour référence le peintre Soulages et le Bauhaus ou quand elle ne jure que par Warhol et Madonna.
C’est aussi un moyen de parler le même langage avec sa cible et de tisser une connexion émotionnelle avec elle (le but ultime d’une « Love Brand » nous y reviendrons bientôt).
Voici un exemple d’extrait de moodboard que j’ai réalisé pour une marque unisexe d’artistic resortwear ayant pour références la Méditerranée des années 60, les films « La Piscine » et « Le talentueux Mister Ripley », les autobiographies de Charmian Cliff et Yves Saint Laurent à la Villa Majorelle.
Hier matin, je discutais avec la fondatrice d’une très belle marque qui fête cette année ses 20 ans. Elle souhaite me confier le soin de réaliser une plateforme de marque - c’est à dire travailler sur la carte d’identité de sa maison, mettre en exergue sa singularité et tricoter une histoire solide, cohérente et pérenne pour les 20 prochaines années. Lors de notre discussion, elle m’a partagé un dilemme auquel elle faisait face, d’ordre stratégique. Nous avons pesé le pour, le contre, effectué quelques calculs rapides, je l’ai écoutée et lui ai soumis une solution qui l’a emballée et soulagée.
« Tu es une vraie psy des marques », me dit-elle en conclusion de notre entretien.
Je suis extrêmement flattée que mes conseils puissent être entendus. Ravie aussi que mon oreille, la hauteur que je peux avoir car je n’ai pas les mains dans le cambouis, et ma vision holistique permettent aux fondateurs de marques de sortir la tête du guidon. Je crois surtout que ma passion du démêlage de noeuds de cerveau et mon expérience de dirigeante de boîte font que je suis plus à même de comprendre ce qui se trame derrière ces questionnements. Je les ai vécus!
Elle en a conclu qu’il faudrait prescrire à tous les entrepreneurs, 1 séance de débroussaillage stratégique par mois. Pour leur santé mentale comme pour celle de leurs marques. J’ai évidemment acquiescé!
En l’espace de 2 mois, c’est la 4e personne qui me confie que nos séances sont aussi thérapeutiques qu’un rdv chez le psy. Alors je réfléchis à ce que je pourrais proposer autour de ce sujet là.
Est-ce que ça vous intéresserait, des consultations de « stratégie thérapie »?
1h, 1 sujet, 1 démêlage? (Brushing en option ;-)
Je vous interroge car lancer une nouvelle offre est toujours long et chronophage. Dites moi en MP si ce format pourrait vous tenter!
Até breve !
Adoré cette lettre ! Ca donne envie de faire des vision boards a theme, les tiens sont vraiment canons ! Ils sont digitaux ou papier ? 😘
J’ai adoré découvrir ton process Élise 👏 et c’était un honneur de t’avoir sur Money Feelings. On se retrouve complètement sur lae combo mer, bon livre, amour et maison vue mer 😍